Journées Européennes du Patrimoine : art et biodiversité au musée avec Luca Forte

08 septembre 2022
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Journées Européennes du Patrimoine : art et biodiversité au musée avec Luca Forte

En lien avec le thème des Journées Européennes du Patrimoine 2022 : « Patrimoine durable », le musée des beaux-arts de Pau propose un parcours sur le thème de la biodiversité à travers une sélection d’œuvres de la collection. Focus sur l’œuvre de Luca Forte pour aborder les questions de saisonnalité et de pollinisation.

Nom
Journées Européennes du Patrimoine : art et biodiversité au musée avec Luca Forte

Adresse
Musée des Beaux-Arts de Pau, Rue Mathieu Lalanne, Pau, France

Téléphone
05 59 27 33 02

Tarifs
Entrée libre et gratuite

Adresse email
musee.beauxarts@ville-pau.fr

Horaires
Du mardi au dimanche de 11h à 18h

Nature morte aux figues de Luca Forte

Nature morte aux figues de Luca Forte

Le peintre :

Luca Forte (Naples, v. 1605 - v.1670) est un peintre italien de l'école napolitaine, spécialisé dans les natures mortes, principalement actif dans sa ville natale.

L’œuvre :

Le terme de nature morte est donné aux tableaux qui représentent des objets et/ou des choses inanimées : fleurs, fruits, légumes, gibiers ou poissons.

Cette nature morte de Luca Forte représente exclusivement des fruits d’automne : raisins, courges, grenades, arbouses et figues. Certains d’entre eux affichent un stade avancé de mûrissement. Grenades, courges et figues ouvertes constituent un rappel, un avertissement au spectateur de la corruption de toute matière, de la fuite du temps et de la fragilité de la vie.

Les natures mortes, d’abord intégrées à des sujets plus nobles, ont été reconnues genre autonome au XVIIème siècle. Elles constituent pour les peintres débutants un champ d'investigation moins coûteux que la figure, puisqu'il qu'il n'y a pas de modèle à payer. Ce sujet est aussi l’occasion pour eux de faire preuve de virtuosité et de montrer leur pleine maîtrise du métier de peintre. Ainsi, la nourriture et tous les reliefs du repas, vaisselle comprise, offrent tant de textures différentes à représenter (mat, brillant, rugueux, lisse, aqueux, sec, velu, poilu...) et tant d’états particuliers (frais, blette, avarié, entamé, consommé, taché...) qu’elle a donné lieu à d’impressionnantes démonstrations de technicité.

Biodiversité et saisonnalité

Les fruits représentés dans la nature morte aux figues de Luca Forte sont tous des fruits d'automne.

C'est l'occasion d'évoquer l'importance de consommer des fruits de saison, car cela concours à la préservation de la biodiversité. En effet, manger de saison permet entre autres de lutter contre l’utilisation d’engrais chimiques sur les terres agricoles. Même s’ils peuvent être cultivés en France, les fruits et légumes hors saison nécessitent des conditions particulières (cultures industrielles avec utilisation de pesticides, antigels, culture sous serres...) qui détruisent les sols. Enfin, l’utilisation des pesticides est un désastre pour la biodiversité, en particulier les abeilles, essentielles à notre alimentation.

La biodiversité, qu'est-ce que c'est ?

La biodiversité, c'est le tissu vivant de notre planète. Cela recouvre l’ensemble des milieux naturels et des formes de vie (plantes, animaux, champignons, bactéries…), ainsi que toutes les relations et interactions (coopération, prédation, symbiose…) qui existent, d’une part, entre les organismes vivants eux-mêmes, d’autre part, entre ces organismes et leurs milieux de vie.

Nous, les humains, appartenons à une espèce qui constitue l’un des fils de ce tissu.

La reproduction du figuier en image

La reproduction du figuier

La reproduction du figuier est un processus particulièrement complexe.

Parent des guêpes et des abeilles, le blastophage (ou guêpe du figuier) est indispensable à la pollinisation naturelle du figuier. Cet insecte parasite, d’environ 2 mm de longueur, et le figuier vivent en symbiose : l'un n’existerait pas sans l’autre.

Le blastophage est le seul insecte qui peut polliniser le figuier et le figuier est le seul arbre où le blastophage peut se reproduire.

Cette relation démarre, dans les fruits du figuier sauvage, ou figuier mâle, aussi appelé caprifiguier. En hiver, cette espèce présente à l’extrémité de ses rameaux de nombreuses figues vertes, non comestibles, spongieuses et sèches à l’intérieur qui jouent le rôle de pouponnière. Elles sont parasitées dès le mois de juillet par la femelle blastophage, dotée d’ailes, qui pénètre à l’intérieur pour y déposer ses œufs (1-2). Ceux-ci donneront naissance à des mâles (sans ailes) qui n’auront de cesse de rechercher les femelles non écloses pour les féconder et ensuite les libérer (3-4). En quittant le fruit, celles-ci passeront à travers un tapis de fleurs mâles et se chargeront de pollen.(5)

À la sortie du caprifiguier, la femelle blastophage va s’envoler pour parasiter d’autres caprifiguiers, ainsi que des figuiers femelles (domestiques), dont les figues ne présentent que des fleurs femelles. Là encore, l’insecte pollinisateur s’enfonce dans le fruit pour s’y reproduire (il s'introduit par un trou situé à l'extrémité du fruit appelé ostiole). (6A)

Ces fleurs étant différentes de celles du caprifiguier (les pistils sont plus longs), l'insecte ne peut pas pondre mais dépose sur celles-ci le précieux pollen dont il s’est couvert en sortant de la figue précédente. Bloqué, le blastophage s'agite, perd ses ailes et meurt dans le fruit. Il est "digéré" et dissout par la figue grâce à des enzymes qui le transforme en protéine.

Enfin, pollinisée, la figue va grossir, mûrir et se ramollir pour devenir le fruit comestible que nous connaissons.

Le blastophage du figuier

La reproduction du figuier en image

3 photos

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