Journées Européennes du Patrimoine : art et biodiversité au musée avec Gustave Guillaumet

08 septembre 2022
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Journées Européennes du Patrimoine : art et biodiversité au musée avec Gustave Guillaumet

En lien avec le thème des Journées Européennes du Patrimoine 2022 : « Patrimoine durable », le musée des beaux-arts de Pau propose un parcours sur le thème de la biodiversité à travers une sélection d’œuvres de la collection. Focus sur l’œuvre de Gustave Guillaumet pour sensibiliser à l'agrobiodiversité des oasis et aux problématiques liées à l’eau.

Nom
Journées Européennes du Patrimoine : art et biodiversité au musée avec Gustave Guillaumet

Adresse
Musée des Beaux-Arts de Pau, Rue Mathieu Lalanne, Pau, France

Téléphone
05 59 27 33 02

Tarifs
Entrée libre et gratuite

Adresse email
musee.beauxarts@ville-pau.fr

Horaires
Du mardi au dimanche de 11h à 18h

La source du figuier à Aîn-Kerma de Gustave Guillaumet

La source du figuier à Aîn-Kerma de Gustave Guillaumet

Le peintre :

Gustave Guillaumet est un peintre orientaliste. L’Orientalisme, qui connaît son apogée durant tout le XIXème siècle, designe une tendance à représenter, raconter et montrer l'orient.

C’est un courant littéraire et artistique, proprement occidental qui montre la fascination que l’homme a développé envers les cultures du Moyen-Orient et d’Orient.

Peintre naturaliste qui s'intéressait aux problématiques de lumière et d'atmosphère, Guillaumet part pour la première fois en Algérie en 1862 et y retournera neuf fois.

Loin des odalisques alanguies ou des fantasias chamarrées, Gustave Guillaumet cotoie les populations humbles du sud Sahara et peint une Algérie véritablement authentique.

L’œuvre :

Dans cette oasis, à l'abri de la chaleur que l'on devine écrasante, Guillaumet représente une scène du quotidien.

Comme un havre de grâce, cette source où se retrouvent les jeunes femmes dégage une atmosphère paisible. Semblant partager un moment d'intimité, elles se succèdent à la fontaine pour y remplir leurs outres, laver leur linge et probablement y échanger quelques confidences.

Le contraste saisissant de la source ombragée et de l'arrière-plan, où se détache le marabout irradié de soleil, donne plus de signification à ce moment de répit. Le bleu d'azur et les ocres orangés du talus, parfaitement complémentaires, restituent une éclatante lumière.

Sur le figuier, l'artiste alterne par quelques touches les verts vifs et foncés des feuilles selon leur exposition au soleil. De sobres ajouts de matière représentent les percées de lumière dans les masses d'ombre et par d'imperceptibles empâtements de blanc, il évoque l'eau qui coule de la paroi.

La biodiversité, qu'est-ce que c'est ?

La biodiversité, c'est le tissu vivant de notre planète. Cela recouvre l’ensemble des milieux naturels et des formes de vie (plantes, animaux, champignons, bactéries…), ainsi que toutes les relations et interactions (coopération, prédation, symbiose…) qui existent, d’une part, entre les organismes vivants eux-mêmes, d’autre part, entre ces organismes et leurs milieux de vie.

Nous, les humains, appartenons à une espèce qui constitue l’un des fils de ce tissu.

L'agrobiodiversité des oasis et les risques qui les menacent

L'agrobiodiversité des oasis et les risques qui les menacent

Traditionnellement, le système agricole oasien est constitué de jardins composés de trois strates (voir illustration ci-contre) :

  • une palmeraie ;
  • sous laquelle sont présents des arbres fruitiers: abricotiers, grenadiers, figuiers ;
  • au pied desquels se trouvent des productions maraichères ou fourragères.

Ce système constitue un trésor de biodiversité cultivée mais menacée.

En effet, ces trois strates ont tendance à disparaitre au profit de la monoculture du palmier entraînant un effacement de « l’effet oasis » et l'évanouissement du microclimat permettant un maintien de l’humidité et une diminution des températures. Autant de menaces qui mettent en péril l'équilibre des oasis.

Au fil des siècles, les populations oasiennes ont développé une biodiversité adaptée aux conditions climatiques et ce réservoir génétique d’espèces locales est indispensable à l’adaptation aux transformations climatiques.

Dans les zones sèches, les oasis constituent également un habitat favorable pour la biodiversité sauvage, en particulier les oiseaux.

La problématique de la gestion de l'eau

Depuis plus de 2 000 ans, les oasis (sur)vivent grâce à leur capacité de gestion de la rareté des ressources en eau.

En effet, c'est une utilisation raisonnable et équitable de l’eau qui leur permet d' être autosuffisantes sur le plan alimentaire, grâce à une organisation culturale spécifique : légumes au niveau du sol, fruits au premier étage et dattes à l’étage supérieur.

A l'instar de l'oasis de Tozeur en Tunisie, cette organisation est parfois mise à mal par le développement du tourisme de masse, des complexes hôteliers avec leurs piscines, jardins ornementaux, pelouses...

Les agriculteurs des palmeraies se trouvent alors en concurrence avec les hôtels pour l’accession à l’eau. Cette rivalité, couplée à une fragilisation du régime des pluies et à une montée générale de la moyenne des températures annuelles, a fortement dégradé leur situation. L’eau, gérée historiquement de manière raisonnable, est parfois désormais soumise à une exploitation rationnelle. Jadis abondante, elle est devenue rare et chère en se marchandisant.

Face à ces transformations, les travailleurs de l’oasis ont quitté progressivement leurs champs pour se consacrer aux activités touristiques, tournant le dos à des siècles de pratiques agricoles et entrainant le déclin de certaines palmeraies.

Oasis de la ville de Tinerhir située dans l’Anti-Atlas au Maroc — copyright Guillén Pérez

L'agrobiodiversité des oasis en images

4 photos

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