Jesús Rafael Soto

Mouvement dont l'une des toutes premières références est la « Roue de bicyclette » de Marcel Duchamp (1913), l'art cinétique éclot véritablement en 1955 à Paris où des artistes parmi lesquels Soto, Vasarely ou encore Tinguely sont réunis à la galerie Denise René pour une exposition intitulée « Le mouvement ». Si l'histoire de l'art retient cette manifestation comme l'acte de naissance de l'art cinétique, il faut attendre 1965 et l'exposition « Responsive eyes » au MoMA de New-York pour voir l'apparition de l'Op Art (Optical Art). Art du mouvement aux effets essentiellement élaborés sur l'altération de la perception, il agit sur les limites de l'œil à s'accorder spontanément à de violents contrastes.

Dans le champ complexe de ses « investigations plastiques », Soto crée des structures où il cherche à fusionner des dimensions aussi impalpables que le temps, l'espace et le mouvement. Ses recherches aboutissent à la création d'espaces dits « Pénétrables », œuvres en suspension que le visiteur traverse de part en part.

En 1993, lors d'une exposition qui lui est consacrée au musée des Beaux-Arts de Pau, l'artiste déclare: « Les pénétrables sont au fond la conclusion actuelle de toutes mes recherches ».

Don de l'artiste à l'issue de l'exposition, " Le Tour jaune ", dans la lignée de ses créations autour de la « vibration visuelle », provoque une illusion d'optique par effet de moiré (interférence ondoyante dans un réseau parallèle de lignes claires et sombres). En effet, le balancement de la barre suspendue gondole les lignes jusqu'à faire disparaître les horizontales.

Auteur de nombreuses commandes monumentales liées à des projets architecturaux, Jesús Rafael Soto fut reconnu, de son vivant, comme l'un des grands maîtres mondiaux du cinétisme. Ses œuvres, instantanément identifiables, occupent généreusement les salles des grands centres d'art contemporains de la planète.

Notice réalisée par DV