Focus sur une artiste : peindre avec Maya Andersson
Présentées dans l'exposition Ici commence le chemin des montagnes # Paysages, les œuvres de l'artiste Maya Andersson proposent un dialogue délicat entre ses souvenirs d'enfance, le mont Cervin en Suisse et l'histoire de l'art.
Nom
Focus sur une artiste : peindre avec Maya Andersson
Adresse
Musée des Beaux-Arts de Pau, Rue Mathieu Lalanne, Pau, France
Téléphone
05 59 27 33 02
Tarifs
Entrée gratuite
Adresse email
musee.beauxarts@ville-pau.fr
Horaires
Du mardi au dimanche de 11h à 18h
Maya Andersson se raconte

« J’ai vécu mon enfance et adolescence à Vevey, une petite ville des bords du lac Léman, en Suisse. Mon père était ébéniste, descendant d’une génération d’ébénistes. […] Il aimait peindre en amateur et les dimanches de pluie nous installions une “nature morte” ou un “bouquet” sur une table et je peignais à ses côtés. Quand il faisait beau, nous allions dans la campagne où il installait son chevalet pour peindre des paysages “sur le sujet” comme il disait. Devant l’immensité que représentait pour moi ce “sujet”, ne sachant comment choisir ce que je voulais peindre sur mon petit tableau, je copiais ce que faisait mon père. C’est comme ça que j’ai appris à peindre. » M. A.
Photo DR - Maya Andersson

Le cœur aux montagnes
Cette série de peintures intitulée “Paysages mythologiques” (2006) raconte une Suisse nourrie de souvenirs vécus (une promenade en barque sur le lac, le spectacle d’un lanceur de drapeau), ou littéraires (le pâturage maudit qui fait basculer la vie des héros du roman “La grande peur dans la montagne” de Ramuz). Et le gardien de chacune de ces rêveries, c’est le Cervin (4 478 mètres), montagne tutélaire dont le sommet, en forme de pyramide minérale, est reconnaissable entre tous. Et sans doute la montagne suisse la plus connue dans le monde. Les montagnes de Maya Anderson sont plutôt les alpines… Son “Pic du midi d'Ossau au petit matin” (2020) est donc une exception. Mais en optant pour cet emblème des Pyrénées béarnaises, Maya choisit une montagne au profil aussi caractéristique que celui du Cervin. « Chacun de mes tableaux est conçu à partir d’une émotion, d’une anecdote ou d’un souvenir. Je fais une peinture ordinaire. Je peins des choses qui m’entourent associées à d’autres que je vois dans les musées ou dans les livres. Ces choses ne sont pas représentées par imitation mais plutôt par là où elles font signe. […] Chaque tableau est un agencement, un collage, une construction. C’est une sorte de dépôt (territoire) qui s’organise (se construit) en fonction des choses trouvées et choisies (formes, couleurs, matières). C’est peut-être aussi une machine autonome dont les diverses pièces tiennent ensemble à condition qu’elles soient bien boulonnées. Les citations et les emprunts avoués dans mes tableaux ont l’avantage de rendre à la peinture ce qui lui appartient. En toute humilité, mon sujet est la peinture. » / Maya Andersson, “Note d’atelier”, octobre 2006
Paysages imaginaires : fragments composés

« Ces "paysages imaginaires" sont conçus comme des collages, assemblant par la peinture un décor (à chaque fois une carte postale différente du Cervin) et un tableau ou une partie de tableau facilement reconnaissable. Mon travail consiste à faire tenir ces deux parties ensemble par la matière, la couleur et l'esprit du tableau. C’est ainsi, par une série de dessins préparatoires que s’engage le travail de “copie” en peinture. » M. A.
Maya Andersson “Der Wanderer”, 2007, d’après “Der Vanderer über des Nebelmeer”, de Caspar David Friedrich et une carte postale du Cervin, huile sur carton toilé (d’un ensemble de 48) série “Paysages imaginaires”, 2007-2009 / coll. de l’artiste, Bouliac, droits réservés M.B