Exposition ardoise et bonnet d'âne : focus sur les cartes de géographie

Ces cartes grand format percées de deux œillets en laiton ont orné les murs des écoles pendant près d'un siècle. Souvent, elles étaient arrimées sur deux grandes pointes, en fond de salle et face à l'estrade de l'enseignant, sur ce mur désigné à l'époque "le mur du savoir" ou bien rangées dans des coffres en bois dans les écoles "huppées".

Ces cartes ont imprégné nos rétines. Les couleurs pastels avaient le grand mérite de nous faire reconnaître dès le premier regard qui, des pays qui, des océans qui, des départements qui, des emplacements de villes qui, des montagnes qui, des plaines verdoyantes, des fleuves, des affluents le tout, désigné par des typographies plus ou moins grasses non envahissantes.

Mais savez-vous que les noms Vidal et Lablache cachent en réalité un seul et même personnage, Paul Vidal de la Blache, né en 1845 à Pézenas dans l'Hérault.

Agrégé d'histoire, il fut envoyé à l'École Française d'Athènes de 1867 à 1870, par M. Victor Duruy, ministre de l'Instruction Publique et des Cultes sous le second empire. À son retour, traumatisé par la défaite de 1871 face aux Prussiens de Bismarck, frappé par la faiblesse de l'enseignement de la géographie dans les écoles de France, il se consacra à partir de 1873 à la réhabilitation de cette matière en fondant "La Nouvelle École Française de Géographie". En 1892, il crééra "Les Annales de Géographie et sera l'auteur des fameuses et inoubliables cartes, avant de dresser "Le Tableau de la Géographie de la France" en 1903. Son action fut prorogée par ses élèves dont, Jean Brunhes-Kaeppelin et son fils Joseph, malheureusement fauché dans la bataille de l'Argonne en 1915.

Paul Vidal de la Lablache mourut le 5 avril 1918 à l'âge de 73 ans.