Dans les ateliers du Bel Ordinaire : retour sur les résidences de mars et avril

Lyse Fournier développe un travail sculptural au travers du médium photographique. Elle construit des paysages hybrides, hasardeux et poétiques. Ils se situent aux frontières du réel et de la fiction. C’est sur cette perception, ce moment où la mémoire et la sensation se mélangent, que se construisent ses images. Elle travaille sur « La Fabrique des cieux », un ensemble de projets de recherche réunissant images, écrits, poésies, et des références scientifiques et ésotériques sur les phénomènes célestes.

"Je m’intéresse plus spécifiquement aux formations célestes endémiques créées par le changement d’atmosphères et par le soleil (nuages, nuages iridescents, nuages lenticulaires, couchers de soleil, aurores boréales… ). Lors de cette résidence au BO, je vais me rapprocher de deux associations Paloises : la Société Astronomique des Pyrénées Occidentales (faits scientifiques) et Ovni Pyrénées (faits hypothétiques) afin de comprendre les méthodes d’observations et de recueillir des témoignages sur les phénomènes célestes observables et observés sur la région. J’amorcerai un travail d’écriture à partir de ces rencontres en développant des récits plus ou moins fictifs, plus ou moins anecdotiques".

Née en 1989, Lyse Fournier a fait ses études à l’École Supérieure d’Art des Pyrénées - Tarbes.

Retrouvez l'interview de Lyse sur sa page de résidence sur notre site internet !

Edith Mercier est venue une première fois en janvier en résidence au BO pour poursuivre Images utiles, son projet de recherche transdisciplinaire entre art et art appliqué, entre utile et agréable, qui lui permet de conjuguer ses pratiques de designeuse et de dessinatrice. Cette première semaine lui avait permis d'observer et de définir l'utilité des images, et l'a conduit à tergiverser et à élaborer une liste de questions pour ce second temps de résidence dédié à la récolte et à l'analyse dessinée d'images en situation de service.

Édith Mercier a installé son atelier de gravure au Züzülü, un atelier/café transdisciplinaire dans le quartier du Petit Bayonne, où elle expérimente des techniques d'impressions. Elle partage son temps entre le montage du projet culturel du Züzülü avec son créateur Nicolas Armendariz, la création d'éditions spectrales avec Les presses Fantômes, des projets de graphisme et des interventions à l'école et l'université, et ses désirs d'appropriation du paysage.

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Morgane Baffier travaille actuellement sur la création d’une monnaie dont la valeur peut fluctuer à la manière d’une cryptomonnaie. A la différence d’une cryptomonnaie, cette monnaie (le VAR.) existe comme monnaie fiduciaire : "il s’agit de billets sérigraphiés sur tissu, créés en collaboration avec l’artiste Carla Magnier. Pensés à la fois comme un outil de spéculation, et comme une monnaie d’échange, ces billets pourraient également devenir des « Easter Eggs » qui se retrouveraient dans différents évènements/expositions. Nous allons profiter de cette résidence au BO pour sérigraphier différents modèles de billets et pour réfléchir au concept d’œuf de Pâques, originellement présent dans l’univers du jeu vidéo, mais cette fois transposé dans une exposition".

D'ordinaire, elle élabore des conférences performées impliquant dessin et écriture dans un univers qui se veut autant politique que poétique. En alternant les casquettes d’érudite et d’amatrice, en jouant avec la vulgarisation des savoirs et le statut d’autorité de la conférencière, elle plaide pour une pratique libre de la connaissance. Ce jeu de pouvoir lui permet de jongler avec toutes sortes de théories et de grands sujets comme l’amour, l’art, la politique, l’argent... Dessinant en public et maniant l’humour, elle schématise jusqu’à l’absurde des données scientifiques, journalistiques, philosophiques, créant de véritables rébus existentiels. Diplômée de l'École nationale supérieure d'arts de Paris-Cergy. Elle vit et travaille à Paris.

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Arthur Kuhn développe une pratique artistique, dans une démarche héritée de l’art conceptuel, autour de la question de la connaissance, de sa construction, des informations qui la façonnent et qu’elle conditionne en retour. Il travaille aujourd’hui dans le champ de l’art numérique et en particulier sonore, après s’être concentré sur l’écriture depuis la fin de ses études. Il envisage son rôle d’artiste comme une posture épistémologique, c’est-à-dire comme l’occasion d’interroger les fondements et conditions de nos connaissances.

« Dans le cadre de ma résidence au BO, je développe un projet nommé Melodia Atomizacji. Il s’agit d’un ensemble de documents contrefactuels (photos, dessins, peintures) générés avec une IA, qui me servent à raconter l’histoire de Sena Schiplink, un poète polonais fictif du début du 20e siècle.

À travers ce mélange d’archives fictives et de véritables créations, je cherche à questionner le fonctionnement même des outils mis à notre disposition avec le développement de l’intelligence artificielle, et plus particulièrement leur tendance à faire de tout réel un ensemble de valeurs statistiques dénué de sens. L’histoire de Sena Schiplink nous invite à questionner l’évidence d’un fonctionnement technologique auquel nous nous sommes accoutumés, nous parlede la violence qu’il y a à vouloir vider le monde de son sens, et nous fait entr’apercevoir l’ennui qui règne à la fin d’une telle démarche.

Ma résidence se concentrera sur la poursuite de la constitution de ce corpus et sa narration, l’expérimentation sonore, et les réflexions autour de la scénographie d'une l’installation. La forme finale de ce projet sera présentée en septembre, à Nantes ».

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Mathias Tujague et Louis Pierre-Lacouture développent Quartz Noir, un projet plastique et sonore avec lequel ils souhaitent mettre en rapport la nature impalpable du son et les processus de création et de formation à l’œuvre dans le monde minéral.

« Les cristaux se développent selon des motifs et adoptent des formes bien plus complexes que de nombreux êtres vivants, sans pourtant être vivants eux-mêmes. La fascination que de telles structures ne manquent pas de provoquer, où les motifs et symétries rendent visibles les structures atomiques de la matière, a beaucoup à voir avec les sentiments qu’inspirent harmonies consonantes et régularités rythmiques, inscrits dans la physique du son et l’évolution biologique.

C’est ce parallèle que nous nous proposons d’explorer en résidence au BO à travers une installation mobilisant matériaux naturels et industriels, composition sonore, lutherie électronique et dimension scénographique ».

Mathias Tujague vit et travaille à Bordeaux. Il développe un travail plastique majoritairement, mais non exclusivement sculptural.

Louis Pierre-Lacouture est un artiste pluridisciplinaire dont la pratique passe par la réalisation de films, la musique et le son.

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