Dans les ateliers du Bel Ordinaire : retour sur les résidences depuis janvier

Clémentine Fort développe depuis plusieurs résidences, un projet d’exposition : Le cheval sous le tapis qui sera présenté au BO du 1er mars au 17 juin 2023.

Elle s’inspire du sport équestre en s’intéressant à la codification rigoureuse des tenues des jockeys. Cet univers à l’esthétique bien particulière, la fascine et lui permet d’explorer de nouvelles formes et associations convoquant différents médium comme la peinture, le textile et la céramique.

« Pour ce projet, je me suis intéressée à l’univers des courses hippiques et j’ai créé différents objets qui sont le résultat d’une hybridation entre cet univers et l’espace domestique. Au début mon attention s’est portée sur les casaques de jockeys et plus particulièrement sur les couleurs et les motifs qui les composent. Et puis avec le temps, j’ai fait entrer dans mes recherches différents éléments de mobiliers comme les obstacles et jusqu’à la piste elle-même. Dans mon atelier, on peut voir en ce moment le vase obstacle, l’étagère en paille, la ligne de départ et d’arrivée, les tabourets, les vases baguettes, autant de pièces en cours de finalisation qui seront présentées dans l’exposition. »

Le 27 février à 18h, rencontre avec l'artiste dans le cadre de son exposition à l'auditorium de l'École supérieure d'art et de design de Pau

Rendez-vous le 28 février pour le vernissage de son exposition Le cheval sous le tapis !

Avec la Cie La Machine, Pierre de Mecquenem et Yann Servoz reviennent pour élaborer avec Jean-Marc Saint-Paul les supports visuels du projet « Feu Intérieur » liant spectacle et exposition sur le monde singulier de la pyrotechnie. Une première résidence en juin 2021, avait donné lieu à la première présentation de « Feu Intérieur » au Bel Ordinaire.

Pierre et Yann souhaitent, avec cette nouvelle création, recueillir la parole de ceux qui font de l’Art pyrotechnique leur quotidien : artificiers, fournisseurs, fabricants… Tous contribuent avec rigueur et minutie à la réussite du moment de spectacle. Tous possèdent leur propre feu intérieur.

Cette création 2023 sera jouée pour la première fois le 2 juin 2023 à L’Usine, Centre National des Arts de la Rue et de l'Espace Public de Tournefeuille, lieu de résidence permanent de la Compagnie La Machine/Pierre de Mecquenem.

Louise Nicolas de Lamballerie, dont le parcours universitaire l’a conduite à rédiger un mémoire sur la cuisine comme support de revendications militantes, poursuit et approfondit ses recherches sur les pratiques culinaires comme support identitaire et militant.

Louise ouvre cette résidence à différentes collaborations : Céline Lola Ruault et Lucille Léger ont réalisé des nappes ; Caroline Rose Curdy proposera un workshop et les membres du collectif palois Chapeau Pointu sont intervenus lors de la restitution le vendredi 27/01.

Louise a lancé une large invitation à participer à sa recherche en invitant à déjeuner dans son atelier les mardis 10, 17 et 24 janvier et les jeudis 12 et 19 janvier. C’était gratuit, sur réservation.

Louise Nicolas de Lamballerie est chargée de production et commissaire d'exposition. Elle a travaillé dans diverses structures culturelles (centres d'art, résidences, associations) avec un intérêt particulier pour celles situées dans les zones rurales et montagneuses. Les thématiques qui guident son travail sont celles de la vie quotidienne, de l'ancrage territorial et des traditions, de la répétition des gestes : ce qui touche à l'intérieur et à l'intime, au familier.

Retrouvez l'interview de Louise Nicolas de Lamballerie sur notre site internet !

Maden Moisix met cette résidence à profit pour continuer ses recherches en cours et approfondir les liens plastiques, théoriques et poétiques qu'il tisse entre identité queer, transitions saisonnières et nourriture. C'est un écho et une suite à sa première résidence au Bel Ordinaire - juin 2022 - où il abordait et mettait en pratique la rencontre, le partage et le repas. Avec sa machine à coudre, son imprimante et tout un attirail de matériaux et de papiers, il va faire des aller-retours entre production - éditions, accessoires de costumes, pièces sonores, mise en forme de textes sur d'autres supports - et mises en jeu futures dans des installations, des performances ou des lectures.

« Je suis Maden Moisix. J’ai construit ce nom comme je construis mon identité, tout comme je construis mon rôle d’artiste. En tant que personne transgenre, je vogue dans les marges et les jonctions, cela nourrit ma vision du monde et ma manière de le décrire. Je suis aussi glaneur des villes et des forêts. Il semblerait que c’est en partie comme ça que je parviens à me réapproprier mon corps, grand enjeu du quotidien. Chaque trouvaille mérite partage, qui est le plus souvent performé par la préparation de mets ; second moyen que j’identifie comme réappropriation de mon corps puisque nombres de gestes et relations au territoire sont en présence dans les actions de boire et manger ».

Woawaow, association fondée en 2020 par Gaël Guédon et Jessica Ruiz, valorise, diffuse et promeut l’art contemporain en développant des échanges entre artistes et des projets culturels ou pédagogiques. Au BO, le collectif s'est mis en action pour réaliser les éléments de scénographie et le programme de la soirée d’anniversaire de l’Art.

Cette tradition s'inspire de Robert Filliou qui, en 1963, décide d’attribuer à l'art une date de naissance pour donner à tous la possibilité de célébrer son anniversaire ! Il choisit le 17 janvier, qui est sa propre date d'anniversaire, une façon habile d'être sûr de ne pas l’oublier...

Et ainsi, ce 17 janvier 2023, Woawaow nous a invité à partager le 1 000 060 ème anniversaire de l’Art au BO, de 19h à 21h.

Édith Mercier vient en résidence au BO pour poursuivre Images utiles, son projet de recherche transdisciplinaire entre art et art appliqué, entre utile et agréable, qui lui permet de concilier ses pratiques de designeuse et dessinatrice.

Pour Edith Mercier ce projet est un espace d'expérimentation qui lui permet de questionner, collecter, produire et mettre à l'épreuve des images « utiles » ; et de chercher à répondre aux questions : Qu’est-ce qu'une image utile ? Comment produire une image utile ? Qui a besoin d'une image utile ? Existe-t-il des images inutiles ?

Édith Mercier a installé son atelier de gravure au Züzülü, un atelier/café transdisciplinaire dans le quartier du Petit Bayonne, où elle expérimente des techniques d'impressions. Elle partage son temps entre le montage du projet culturel du Züzülü avec son créateur Nicolas Armendariz, la création d'éditions spectrales avec Les presses Fantômes, des projets de graphisme et des interventions à l'école et l'université, et ses désirs d'appropriation du paysage.

Nathan Bonnaudet vient au BO pour réaliser une recherche sur des outils festifs inspirés des rites folkloriques de notre territoire. Son objectif étant de produire des modèles de costumes personnalisables à destination de nouveaux rituels locaux.

"Face à la déterritorialisation de nos modes de vie, je réalise une recherche sur des outils festifs inspirés des rites folkloriques. Ces outils seront à destination d’habitants souhaitant célébrer leur territoire. Je vais produire des modèles de costumes personnalisables à destination de nouveaux rituels locaux. En partant de deux typologies formelles, le costume de corps et le masque, j’explorerai dans un premier temps différents principes de transformation : le camouflage, l’accumulation, l’excroissance. Je développerai ensuite des patrons de costumes et de masques facilement réplicables par des habitants. Les patrons et plans de ces modèles de costumes auront vocation à l'issue de la résidence à intégrer l'organisation de carnavals militants dits "sauvages" par le biais d'ateliers collectifs de fabrication".

Nathan Bonnaudet vit et travaille à Marseille et dans la Drôme. Il a été formé à l'ébénisterie en Picardie et au design à l'ENSCI Les Ateliers à Paris. Inspiré par les traditions, savoir-faire et folklores qui rythmaient la vie de nos territoires jusqu'à la révolution industrielle, il conçoit et scénographie des performances collectives qui invitent des habitants à retisser des liens sensibles avec leurs espaces de vie.

Retrouvez l'interview de Nathan Bonnaudet sur notre site internet !

Didier Bourda et Sylvain Chauveau sont venus en résidence au BO, en partenariat avec l'association Ampli, scène de musiques actuelles. Ils ont travaillé sur la dimension sonore de textes de Didier Bourda, inspirés de pièces de John Cage, en allant vers une pratique musicale qui atténue progressivement l’importance des machines et de l'amplification. Construite à partir d’extraits d’interviews du compositeur, la pièce qu’ils vont mettre au travail s’intéresse et joue des détails sonores : craquements, claquements, grincements, souffles et courants d'air… Humour, précision et recherche d’une certaine neutralité dans le son seront leurs marques de fabrique.

Sylvain Chauveau est un musicien influencé par la musique minimaliste, John Cage, Philip Glass, Mark Hollis ou Pascal Comelade. Il a déjà publié 13 albums solos sur des labels internationaux et créé des musiques de films et de spectacles chorégraphiques.

Didier Bourda est un poète, né à Pau, dont les livres relèvent souvent d’une recherche documentée qui évolue entre processus naturels – cours des fleuves, cycles naturels, falaises, érosion – et approches linguistiques et politiques des territoires investigués.

Lia Pradal et Chloé Poitevin travaillent à partir de la "Survivor Library", une bibliothèque digitale américaine contenant des milliers de livres libres de droit qui enseignent comment reconstruire une civilisation après l’effondrement. Ces livres sont accessibles en PDF ou bien l’intégralité des 256 giga de données peut être commandée et livrée sur disque dur externe. Cette bibliothèque des survivants induit un paradoxe ironique: les livres sont en ligne en cas de catastrophe technologique, mais vous ne pourrez donc plus y accéder au moment où vous en auriez le plus besoin…

« Ainsi, quelle forme imprimée et tangible pourrait-on donner à la bibliothèque survivaliste ? Comment transposer une bibliothèque entière en une somme transportable et ergonomique ? Ces questions seront le point de départ de la recherche que nous souhaitons mener lors de la résidence au BO et dont la finalité sera de produire une ou plusieurs éditions. Le territoire montagneux dans lequel s’ancre la résidence semble le cadre propice pour lancer cette recherche, notamment par son écho aux thématiques survivalistes telles que l’autonomie, l'indépendance et une plus grande proximité avec la nature. Œuvre à quatre mains, notre projet sera nourri par les compétences de Lia en impression et design de livre ainsi que par les recherches textiles et graphiques de Chloé et son intérêt pour l’installation. »

Lia Pradal est artiste, éditrice et graphiste ; elle place le livre au cœur de sa pratique. De ses expérimentations éditoriales découlent aussi des installations et des vidéos. Chloé Poitevin développe une pratique croisant impression, édition, son, vidéo et performance. En gardant à l’esprit les normes imposées par le jargon mercantile, elle détourne ses codes pour proposer ses propres alternatives.

Marion Cachon élabore « La Gauchère », un projet traversant les champs du design graphique, des arts plastiques, de la littérature et de la typographie. Il est une revendication poétique à penser «?la gaucherie?» comme une force de création au-delà des connotations péjoratives que nos imaginaires collectifs attribuent à ce terme et à ses figures de l’ombre, celles et ceux qui préfèrent leur main gauche. Il donne lieu à la création d’une typographie et d’un récit visuel mêlant recherche et réalisations artistiques.

"La résidence au BO sera l’occasion de poursuivre l’écriture du troisième chapitre d'un récit, notamment en peinture, et de travailler sa mise en espace : expérimenter certains agrandissements, certaines productions plastiques et leur corrélation au mur, poursuivre les dessins calligraphiques et l’histoire fictionnelle de la gauchère qui les accompagnent".

Marion Cachon est designeuse graphique indépendante depuis 2019. Elle vit et travaille en Normandie où elle porte une attention particulière aux savoirs et expériences populaires pour nourrir ses narrations visuelles, mêlant parfois dessin, peinture et création typographique à ses productions graphiques. Elle mène depuis trois ans une recherche expérimentale sur les mains gauches.

Retrouvez l'interview de Marion Cachon sur notre site internet !