Focus sur un artiste : Victor Galos, un amoureux de la nature et du Béarn
L'artiste Victor Galos a dédié son œuvre aux paysages, aux humbles travailleurs et aux coutumes de la région.
Nom
Focus sur un artiste : Victor Galos, un amoureux de la nature et du Béarn
Adresse
Musée des Beaux-Arts de Pau, Rue Mathieu Lalanne, Pau, France
Téléphone
05 59 27 33 02
Tarifs
Entrée gratuite - port du masque obligatoire
Adresse email
musee.beauxarts@ville-pau.fr
Horaires
Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h. Fermeture le lundi.
L’œuvre de Victor Galos (1828-1879) n’est aujourd’hui qu’imparfaitement connue, notamment du fait de sa dispersion (et de son oubli ?) dans des collections privées. Seul le catalogue de l’exposition que la ville de Pau lui consacra peu après sa mort nous renseigne sur ses thèmes de prédilection : des fleurs, des portraits, des “vues” sur les montagnes, souvent prises dans la vallée d’Ossau qui aboutit sur l’emblématique Pic du Midi.
« Il était le peintre des Pyrénées, écrit de lui André Gorse. Et c’est toujours aux montagnes qu’il a demandé le meilleur de ses inspirations. Il avait toujours un rayon de soleil à jeter sur les lointains glaciers où des ombres bleues et transparentes dessinent l’arrête de la montagne, à faire monter des vallées une brume, dorée par le soleil, laissant le sommet seul recevoir la lumière ardente… ».
À travers cette insistance, Victor Galos nous fait peut-être comprendre que leur beauté méritait qu’il y consacrât son œuvre.
Face à Face
« Le tableau est autant fait par le regardeur que par l’artiste », dit Marcel Duchamp. La formule s’applique parfaitement ici, tant le paysage que l’on découvre depuis le boulevard des Pyrénées, semble indissociable des regards qui ont contribué à l’inventer.
Installé près de la place royale sur ce promontoire où finit la ville, face aux montagnes et aux coteaux, Victor Galos a peint, encore et encore, ce point de vue qui va continuer d’inspirer à sa suite tant de visiteurs différents. La facture est classique, avec une attention particulière portée à la lumière et aux couleurs. Atmosphère paisible, activités en harmonie avec la nature et les saisons. Le peintre s’est installé aux marges de la ville, mais la ville n’est pas son propos, mais il en dessine pourtant un véritable portrait, en creux, en s’en tenant à l’essentiel : son grand paysage...
Invité au musée des Beaux-Arts de Pau en 1998, Didier Lapène choisit lui aussi de venir dessiner aux alentours de la place royale. Mais au lieu de poser son chevalet face aux montagnes, il regarde vers la ville pour peindre la façade de l’hôtel de France, celle-là même contre laquelle Victor Galos s’était adossé. Et ce faisant, il nous fait prendre conscience du « hors-champ » du tableau brossé par son prédécesseur, cette « portion d’espace non retenue à la prise de vue et située à l’extérieur du cadre. »
Plutôt que de regarder ces deux peintures comme de simples images, il faudrait essayer de se représenter leurs auteurs en train de peindre, ici. Et se tenir auprès d’eux pour ressentir la décision (ou l’hésitation) qui leur fait choisir telle couleur, tel pinceau, imprime tel mouvement à leur main. Nous éprouverions peut-être alors la chaleur du soleil, la brise venue des montagnes ou le mouvement des arbres... Et nous entendrions émerger doucement le bruit des conversations, sur le boulevard.
Pourrait-on rêver meilleures images pour dire le charme de cette ville perchée, en balcon sur la montagne, stoppant net face à son paysage immense ? Et mesurer le tribut que nous devons à tous ceux, voyageurs, artistes et écrivains, qui s’emparèrent de ce paysage pour le révéler à la ville elle-même.

Les images
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