Cabanes : À l'écart du monde. Proposé par la Bibliothèque Patrimoniale

20 juillet 2021
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Cabanes : À l'écart du monde. Proposé par la Bibliothèque Patrimoniale

La cabane peut être philosophique, poétique, utilitaire, contestataire. Zoom sur cette petite construction rudimentaire qui inspire les poètes, qui est un symbole de liberté pour certains, un lieu de travail ou de repos pour d'autres.

Nom
Cabanes : À l'écart du monde. Proposé par la Bibliothèque Patrimoniale

Adresse
Bibliothèque Patrimoniale, L'Usine des Tramways, Av. Gaston Lacoste, 64000 Pau

Téléphone
06 67 25 35 24

Tarifs
Gratuit

Adresse email
patrimoines@agglo-pau.fr

Horaires
Les jeudi et vendredi de 13h à 17h30 sur Rendez-vous

Site internet
www.pireneas.fr

« Souvent je me suis figuré le Ciel. Celui de mon enfance était la cabane que s’était fait construire, en haut d’un chemin grimpant, un vieil homme. Cette cabane, on la nommait le Paradis. Mon père m’y conduisait à l’heure où la noire bruyère des coteaux se dore comme une église. Je m’attendais, au bout de chaque promenade, à trouver Dieu assis dans le soleil qui semblait s’endormir à la cime du sentier caillouteux. Me trompé-je ? »

Francis Jammes. Notes (1900-1901). Médiathèque Jean-Louis Curtis Orthez, cote MSR10

« Une cabane que j'ai bâtie dans la forêt, au pied d'un arbre, un petit champ défriché de mes mains, une rivière qui coule devant ma porte, suffisent à mes besoins et à mes plaisirs ».

Paul et Virginie. - Bernardin de Saint Pierre. - p.195

C'est au XVIIIe puis au XIXe siècle que le mythe de la cabane, lieu de retour à la nature se développe. 

Dans l'imaginaire contemporain, la cabane symbolise la liberté, elle est un idéal de simplicité retrouvée face à la surconsommation mais n'est-ce pas « en cabane » que l'on est, aussi, privé de liberté ?

Bien des abris, plus ou moins solides sont appelés cabanes, mais tous ne sont pas des lieux où l'on choisit librement de passer du temps. 

Image à gauche : Cabane sur pilotis, par Pierre Gorse

Il est des cabanes, à l’écart du monde, où l’on se réfugie pour échapper à la société : lieux de retraite propres à la méditation, recherchés par les philosophes, paradis pour les poètes et les enfants, lieux de loisirs, refuges des chasseurs, des pécheurs, lieux de villégiatures familiales parfois sophistiqués en bord de lac ou de mer. 

Mais certaines cabanes sont des abris misérables, dans lesquels vivent les plus pauvres, en marge des grandes villes où fleurissent des bidons-villes. Il existe des habitats transitoires et utilitaires plus ou moins solides pour héberger des ouvriers le temps d'un chantier de construction ou autrefois d'exploitation de minerais remplacés aujourd’hui par des bâtiments modulaires. 

D’autres constructions faites de bric et de broc sont bâties au plus vite par des zadistes, des gilets jaunes pour occuper un territoire, faire entendre sa voix 

Image à gauche : Vue d'une cabane en haute montagne, photographie par Fernand Levavasseur

La cabane, on le voit, peut-être philosophique, poétique, utilitaire, contestataire. 

Les cabanes de chantiers, les cabanons de mineurs, de charbonniers, de bûcherons, de pêcheurs ont bien évolué au fil du temps. 

 "Travaux du Transpyrénéen : Tunnel du Somport - Cabanes des Espagnols". Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, cote 8FI600-00692. Consulter sur Pireneas

"Aux mines de Rancié, Vicdessos, septembre 1882", par Eugène Trutat (1840-1910). Bibliothèque municipale de Toulouse. Consulter sur Pireneas

"Cabane de Bucheron, près la cascade Lutour, à Cauterets" / par Pierre Gorse. Bibliothèque Patrimniale Pau, cote 240788 (54). Consulter sur Pireneas

Faites de pierres sèches au toit couvert de dalles de granit ou de lauzes de calcaire ou de schiste, élevées au milieu des pâturages ou adossées à une paroi rocheuse, les cabanes de montagne témoignent d’une riche et ancienne activité pastorale dont la tradition perdure. 

Dans les Pyrénées, les cabanes traditionnelles de montagne sont de dimensions variables selon qu’elles étaient occupées par un seul berger ou possédées en commun par plusieurs bergers. 

"Cabane de Crabioules, [avec] Azam et Gourdon, Luchon (environs), 17 septembre 1881" / par Eugène Trutat, (1840-1910). Bibliothèque municipale de Toulouse. Consulter sur Pireneas

"La Rencluse, Jean et Barthélemy, Luchon (environs), 25 août 1892", par Eugène Trutat, (1840-1910). Bibliothèque municipale de Toulouse. Consulter sur Pireneas

Le cujala ou cayolar en Béarn désigne un ensemble constitué d’une ou plusieurs constructions et de pâturages. Un foyer, un ou plusieurs couchages recouverts d’herbes sèches, un ou deux bancs, une étagère, de quoi suspendre un vêtement, c’était là tout l’équipement de la maison. 

A côté de l’habitation, se trouve le saloir (salher) pour faire sécher le fromage mais parfois le fromage est séché à l’intérieur. Le cayolar comprend un ou plusieurs enclos pour abriter les brebis durant la nuit. 

"Vue de cabanes de berger et d'un troupeau" / par le Studio Alix. Bibliothèque Patrimoniale de Pau, cote PHA170. Consulter sur Pireneas

Beaucoup de cabanes de montagne se sont, avec le temps, et faute d’entretien, écroulées. D’autres ont été restaurées, et sont occupées durant la période de l'estive par les bergers et leur famille. Elles servent de repères aux randonneurs et éventuellement d’abri en cas d’intempérie.

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