Peint en 1884 à l'aube d'un séjour qui va durer cinq ans, ce tableau amorce le lien ininterrompu entre Etienne Dinet et l'Algérie.
En quête d’authenticité, cet artiste est l'un de ceux qui a le plus représenté les coutumes d’un Orient où subsistent les gestes ancestraux de la vie quotidienne des nomades et des bédouins.
Dinet s'attache à observer puis à restituer sur la toile les intenses variations lumineuses des décors qui s'offrent à lui, bien loin des représentations volontiers idéalisées ou anecdotiques de certains de ses contemporains.
Dans cette œuvre, aux contrastes que l'on imagine nettement plus vifs sous un soleil ardent, Dinet nous donne à contempler l'oscillation lumineuse provoquée par l'averse. Les nuages assourdissent les teintes et l'eau qui charrie la terre à l'avant de la composition se colore d’ocre. Avec une économie de moyens remarquable, il parvient à retranscrire toutes les subtilités du désert : âpreté du paysage, harmonie et sérénité, luminosité délicatement voilée et enfin sentiment de solitude.
Notice réalisée par DV/MF.